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Attaques de becs : réglé !
Je leur avais dit : « Quand je pourrai vous prendre dans mes bras, je vais vous attaquer et je n’arrêterai que lorsque j’aurai apaisé toutes mes envies de câlins. »
Ça a été long. Parce que j’ai préféré patienter pour que tout mon monde ait reçu ses doses de vaccin. Et ce n’est pas fini. Parce que mon gendre n’a pas encore fait l’objet de mes élans d’amour. Mais il ne perd rien pour attendre !
Je vous raconte un peu.
La semaine dernière, mon généreux fils Antoine a décidé de changer lui-même mon chauffe-eau qui avait atteint sa limite de vie. Quel travail il a accompli ! Ce jour-là, Marilyn et les enfants sont venus le rejoindre chez moi et… j’en ai profité.
Après le repas, je demande innocemment à Charlotte de s’approcher. Et vlan ! Je l’enserre dans mes bras, je la couvre de becs, je la berce de caresses. Et elle rigole ! Aussitôt libérée, elle se place devant son grand frère, bras étendus, et déclare : « Je vais le protéger. » Je laisse donc passer de longues minutes et je m’assois à côté d’Albert. Et re-vlan, je recommence avec lui. Il me donne son plus beau sourire — son sourire magnifique !
Quand ils sont tous sur le point de partir, je remercie mon Antoine en lui faisant une grosse colle et plein de bises, sous le regard amusé de ses enfants. Puis, je vais vers Marilyn et lui donne aussi quelques bécots. Cependant, je vous l’ai déjà dit, on a une petite réserve naturelle dans la famille quant aux manifestations physiques de notre affection. Alors, tout ça ne dure pas plus que quelques instants. Charlotte intervient tout de suite et me demande : « Grand-maman, pourquoi nos attaques à Albert et à moi étaient bien plus longues que celles de papa et maman ? » Il me fallait une explication plausible, vite. Je lui ai donc répondu, et c’est tellement vrai, qu’avec nos petits-enfants, nous les grands-parents, on avait bien du mal à s’arrêter. Quand ils sont dans nos bras, on ne veut plus qu’ils en partent !
Pour ma fille Marie-Hélène et son « poulet » Louis-Maxime, l’attaque a eu lieu plus tôt. À la fête des Mères, en fait. Ce jour-là, j’étais allée chez elle. J’avais pu admirer la jolie carte que Louis-Maxime lui avait fabriquée. Il a embrassé sa maman bien fort et devant son affection débordante, j’ai demandé mon tour ! Mais il m’a répliqué : « Mais non, grand-maman, c’est maman qui doit te coller, parce que tu es sa mère à elle, pas à moi ! »
Alors, on s’est toutes deux prises dans les bras et comme deux sensibles que nous sommes, on a pleuré ensemble d’émotions heureuses face à un Louis-Maxime amusé. Et plus tard dans la journée, j’ai lancé une attaque-surprise à mon petit-fils… qui n’a pas résisté longtemps.
Voilà donc une Grand-maman-Suzanne satisfaite, ses besoins de colles quelque peu assouvis, mais prête à recommencer très vite. Car on n’aura jamais assez démontré et dit à nos petits-enfants qu’on les aime, n’est-ce pas ?