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Carmen ou le défi de grand-maman
Tout récemment, j’ai vécu une très agréable expérience avec mon petit-fils Albert, qui commence sa quatrième année de piano.
Albert connaît bien mon amour de la musique et sait à quel point je suis heureuse qu’il apprenne le piano. En cela, il perpétue le talent de son grand-père, mon père musicien, Germain.
D’ailleurs, Germain doit être très fier de l’entendre jouer de là-haut, car Albert démontre déjà une belle habileté, mais aussi une grande sensibilité.
Je reviens à mon propos et au défi lancé par Albert.
La semaine dernière, Marilyn, sa maman, m’envoie un petit vidéo en me précisant qu’Albert veut voir si je peux deviner quelle est cette pièce qu’il commence à apprendre. Le vidéo comporte uniquement 4 notes et l’interprète termine en me faisant un sourire ravageur et très coquin : Pis, grand-maman, sais-tu ce que c’est ?
Puis, pendant que j’écris ma réponse, parce que j’ai tout de suite reconnu la pièce, il me fait un second vidéo à titre de deuxième indice, en continuant à jouer le morceau pendant 3-4 secondes de plus. Ça se termine avec l’image d’un malcommode qui rigole de plus belle.
J’ai relevé le défi avec brio et lorsque je l’ai vu quelques jours plus tard, je lui ai chanté (oh la la, quelle horreur !) L’amour est enfant de bohème de l’opéra Carmen de Pucini. Il a ri de bon cœur tandis que moi, je jubilais de constater une mignonne complicité entre nous.
Cette année, son professeur a décidé de lui faire pratiquer deux types de pièces musicales : une classique et une populaire (que je n’ai pas encore eu le bonheur d’entendre). Je suis d’autant plus fière de lui que j’ai déjà essayé d’apprendre à jouer le piano. Mais je n’ai pas été assez persévérante et maintenant, je m’en mords les doigts par ailleurs attaqués par l’arthrite, ce qui me donne la meilleure excuse pour ne pas m’y remettre.
Lui, mon Albert d’amour, il persiste depuis plus de trois ans et ça s’entend. Non seulement il acquiert une belle connaissance de la musique, qu’il lit bien aisément à présent, mais tout cela forme chez lui un fort sens de la discipline et une grande ténacité qui lui serviront pendant toute sa vie.
Mon seul regret, c’est qu’en vous racontant cette anecdote, je ne peux pas vous montrer l’expression de son visage au moment où il m’a lancé son défi !
Continue Albert ! Grand-maman Suzanne a bien hâte de se faire challenger à nouveau et surtout, de t’entendre jouer.
