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Je me réveille au son du chant des oiseaux. Je m’étire et frotte mes yeux. Du haut de mon lit superposé j’entends la respiration régulière de maman qui dort toujours malgré que les couvertures recouvrent son visage. Je descends du lit en catimini, embrasse mon papa qui prend son café sur la galerie de notre roulotte et lui dis que je m’en vais voir grand-maman. Je pars à l’aventure toute seule du haut de mes 8 ans moins d’un kilomètre plus loin mais quel bonheur d’être grande ! (je réaliserai plus tard que mon père prolongeait son visuel jusqu’à temps que j’atteigne le terrain tout près de chez elle).
Maintenant bien réveillée, j’emprunte le petit pont que grand-papa m’a construit, aucune planche n’est pareil mais il est bien solide et cela me permet de traverser au sec, le petit ruisseau qui sépare notre côté du camping de celui de mes grands-parents. Grand-papa est dehors, tout bronzé : -Salut Anne! Grand-man est dans roulotte.
Je monte les marches de la roulotte deux par deux et découvre grand-maman, en robe d’été, déjà toute belle et habillée. Elle vient m’embrasser et me demande si j’ai bien dormi. Trop bien. Il pleuvait cette nuit et sur la tôle de la roulotte, j’entendais la pluie tomber, que je lui réponds. Elle me prend par la taille et m’assoit sur son comptoir :
– Voudrais-tu des bonnes crêpes ma grande ?
– Aux bleuets grand-maman, s’il vous plaît! Y’a juste les tiennes qui sont aussi bonnes.
– Ok, ok en lâchant son petit rire que j’entends encore, tout en enfilant un tablier sur sa belle robe.
Remplissant mon bedon bien plein de toutes les crêpes qu’il pouvait contenir ce jour et encore plusieurs samedis par la suite, je vous dirais que je n’aie pas retenu aucun des cadeaux que mes grands-parents ne m’ont offert à cette époque. Mais je retiens l’odeur des plats de grand-maman, la démarche chancelante de grand-papa, mais toute la détermination qu’il y avait dans chacun de ses pas malgré son léger handicap et aussi toutes les fois où je les aie regardé aller jouer à la pétanque ou encore danser en ligne et où il me présentait toujours avec la plus grande des fiertés du monde. Grâce à eux, je sais que le Seigneur peut nous aider à traverser les épreuves et aussi que la foi est quelque chose qui se passe dans le cœur.
Si vous avez la chance d’avoir des petits-enfants, soyez aux petits soins avec eux, mais pas matériellement, plutôt entier et disponible dans tout votre être, ils retiendront le temps passé avec eux plus que le reste. Ils se souviendront des rires et des parties de chatouille, de l’aide miniature du haut d’un moteur ou d’une ferme à nettoyer, de l’esprit d’équipe quand grand-papa appelait tous ses descendants pour faire les foins. L’entraide, le bonheur et vous, aussi remplis de souvenirs et d’expériences qui les feront voyager au cœur de l’amour qui vous a fait fonder votre famille.
Rédaction :
La plume d’Andrée-Anne
Mise à jour : 31 août 2020