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Ma petite-fille est une enfant gâtée : que faire?

Comme grands-parents, vous remarquez parfois que votre petit-enfant est « gâté ». Il s’attend à tout recevoir des adultes qui l’entourent. Il fait des demandes qu’il veut voir comblées tout de suite. Il demande toute votre attention, sinon, il gémit, pleurniche, trépigne, boude, tape du pied….Il rouspète avec des gestes menaçants et persiste dans sa demande en insistant. Vous lui expliquez vos besoins et vos désirs et il n’en tient pas compte. Il se montre exigeant envers vous. Il dicte aux autres quoi faire. Et il devient très susceptible lorsque vous lui refusez quelque chose. Il se fâche, devient frustré et peut même faire une crise lorsqu’il n’obtient pas ce qu’il désire. Parfois, il fait du chantage affectif : « Je ne t’aime plus si tu ne me donnes pas telle chose! » Que faire?

Comment intervenir comme grands-parents?

  • Faire attention pour éviter d’être trop indulgents. Les grands-parents aiment partager de bons moments avec leurs petits-enfants. Ils sont généralement indulgents, mais il est tout de même nécessaire de communiquer des limites claires et un cadre de respect à ne pas enfreindre. L’enfant gâté a généralement de la difficulté à accepter les limites qui lui sont imposées. Il a besoin d’aide à ce sujet. Les grands-parents peuvent faciliter cet apprentissage en demeurant fermes mais bienveillants. (Voir l’article paru dans Vie de Grands-parents, Être un modèle de bienveillance pour nos petits-enfants)
  • Éviter de donner trop d’attention au petit-enfant quand il fait des demandes irréalistes. Éviter les longues négociations, argumentations, explications. Plutôt continuer de vaquer à vos occupations qui vous donnent de l’énergie positive.
  • Communiquer calmement les limites en affirmant un « Non » résolu en expliquant brièvement les raisons de ces limites. Demeurer constants. Vous pouvez dire : « Mon refus n’a rien à voir avec l’affection que j’éprouve pour toi ou la valeur que tu as à mes yeux! ». Ces paroles peuvent aider votre petit-enfant à se recentrer en revenant à l’essentiel de la relation entre vous. Malgré la limite communiquée, vous l’aimez et l’appréciez! Voilà l’important ! Il ne perd pas « tout » avec votre refus. Donc, prendre le risque de frustrer votre petit-enfant et le soutenir face à la frustration vécue; « Je sais que ce n’est pas facile pour toi… ». Donc, ne pas chercher à effacer tous les obstacles sur le chemin du petit-enfant. L’aider à apprendre de ses erreurs et à affronter l’échec.
  • Donner du temps à l’enfant pour qu’il soit prêt à bouger, à se repositionner. Dire : « As-tu besoin d’un peu de temps….avant de venir nous rejoindre? » Et quand le petit-enfant se replace, en acceptant les limites que vous lui avez données, lui dire : « Ça va mieux maintenant! ».
  • Éviter de prendre l’émotion du petit-enfant sur soi. Garder son sang-froid et surtout ne pas céder devant une crise quelconque.
  • Mettre des mots sur les besoins, désirs, sentiments, émotions du petit-enfant pour manifester votre compréhension et aider le petit-enfant à prendre une distance avec son ressenti en sentant qu’il est reçu par vous. Exprimer aussi vos propres besoins et désirs et vous faire connaître dans votre différence pour que le petit-enfant devienne peu à peu plus sensible aux autres. Il verra ainsi que « tout ne tourne pas autour de lui » et que les autres personnes existent et ont des besoins.
  • Aider le petit-enfant à trouver des solutions satisfaisantes compte tenu des limites énoncées; « Que pouvons-nous faire pour avoir du plaisir, en sachant que ceci n’est pas possible? ».
  • Valoriser positivement le petit-enfant pour ses talents, habiletés, compétences pour transmettre une énergie positive et tenter de renverser la vapeur du négatif au positif.
  • Quand vous jouez avec votre petit-enfant, il se peut qu’il ait de la difficulté à perdre. Dédramatiser l’échec. Aidez-le à apprécier la compétition. Ne faites pas en sorte qu’il gagne tout le temps pour éviter de le frustrer.
  • Si le petit-enfant peut vous aider dans des tâches ménagères quelconques, lui confier des responsabilités. Cela l’aidera à développer son autonomie.
  • Au lieu que votre petit-enfant prenne tout pour acquis, lui démontrer que vous valorisez la gratitude et l’appréciation des bonnes petites choses de la vie.
  • Encourager tout progrès de votre petit-enfant pour mieux se contrôler et maîtriser ses émotions. Dire que vous prenez plaisir et que l’ambiance est vraiment agréable quand les limites sont respectées.
  • Collaborer avec les parents en décrivant honnêtement les comportements observés et les interventions réalisées (en l’absence du petit-enfant, bien sûr).

Par Jocelyne Petit, Docteure en Sciences de l’Éducation

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