ARTICLE

Patience avec les jeunes enfants qui ont vécu la pandémie

Les jeunes enfants qui ont vécu la pandémie ont appris pour plusieurs d’entre eux à garder leur distance avec les gens qui ne sont pas de leur famille immédiate. Pour plusieurs, la fréquence de visite avec les grands-parents a aussi été impactée négativement.

Garder sa distance

Ces enfants ont reçu et donné des câlins et des bisous dans leur milieu familial fermé. Rappelons-nous les périodes de confinement. Pour les gens à l’extérieur de leur bulle, ce n’était pas évident d’établir un contact physique avec ces enfants. Encore moins évident pour les grands-parents qui recevaient des consignes pour éviter tout contact physique avec de jeunes enfants. Dans ce contexte, les jeunes enfants, nés peu avant ou durant la pandémie, n’ont souvent pas développé de proximité avec les gens à l’extérieur de la famille immédiate.

S’armer de patience

Il convient donc de s’armer de patience pour apprivoiser ces petits êtres et établir avec eux un contact physique chaleureux. D’abord bisous dans la main de loin, salutations avec la main, pour graduellement réduire la distance avec des touchers affectueux sur la tête, dans le dos, etc. Petit à petit, la distance sera en effet réduite si on ne force pas la note et si on se montre disponible et ouvert. Si on demeure respectueux du rythme de l’enfant. Éventuellement, les câlins peuvent venir, les contacts initiés par l’enfant comme venir s’asseoir sur les genoux de l’adulte, donner des bisous, etc. On peut alors faire remarquer à l’enfant le plaisir et les bienfaits de l’amour qui se communique de cette façon.

Respecter le rythme de l’enfant

L’important ici est de ne rien brusquer et de ne jamais obliger un enfant à établir un contact physique avec quiconque. Dès que l’adulte sent une réticence chez l’enfant, il convient de reculer et de maintenir la distance avec laquelle l’enfant est confortable.

Comme grands-parents, cette démarche progressive peut s’avérer difficile. Ça demande de la patience et de la persévérance. Les grands-parents comme bien d’autres personnes apprécient le contact physique avec les enfants.

Favoriser des rapports physiques plus respectueux?

On peut se demander si cette distance développée durant la petite enfance peut favoriser à plus long terme des rapports respectueux entre les personnes où on ne force pas la note, où on ne brusque pas l’autre pour établir un contact physique. Ce contexte de pandémie, qui fait en sorte que les jeunes enfants s’écoutent pour sentir ou non leur désir de rapprochement physique, favorisera-t-il justement une plus grande écoute de soi et de l’autre ??? Favorisera-t-il le fameux consentement qui fait tant défaut dans les relations abusives dont nous prenons connaissance à tous les jours  et qui font la une des journaux.

Garder espoir dans l’avenir

L’avenir nous le dira! Mais il est certain qu’apprendre, dès le plus jeune âge, à s’écouter et à écouter l’autre pour établir un contact physique consenti et respectueux, c’est vraiment un apprentissage fondamental qui permet de franchir un pas vers un monde meilleur! Respecter le « non » de l’autre et faire respecter son « non » peuvent nous affranchir des relations abusives et toxiques. Gardons espoir dans l’avenir!

Par Jocelyne Petit, Docteure en Sciences de l’Éducation

© Vie de Grands-Parents 2024