Accueil / Je suis grand-parent / L'importance des relations / Prévenir l’abus : les enseignements du conte « les trois petits cochons »
Depuis longtemps, nous lisons aux enfants des contes traditionnels. Ceux-ci recèlent une mine d’enseignements pour orienter les enfants dans leur vie. Voici quelques enseignements que l’on peut tirer du conte « Les trois petits cochons ».
Dès le début du conte, les trois petits cochons manifestent le désir de voir du pays et de vivre leur vie. C’est alors qu’ils se préparent à quitter la maison familiale. D’entrée de jeu, il est question ici du moment où l’enfant se sépare de ses parents pour vivre ses propres expériences. Ce moment est fondateur dans la prise d’autonomie de l’enfant. Bien que les parents soient inquiets, ils acceptent cette séparation nécessaire au développement de la maturité de l’enfant. Ils font plusieurs recommandations dont celle, entre autres, de se méfier du loup. Le loup représente ici l’énergie négative qui peut envahir et nuire. Deux petits cochons plus jeunes ne prennent pas trop au sérieux ces recommandations et disent « Tout ira pour le mieux! ». L’aîné des petits cochons écoute attentivement les conseils des parents. On voit ici, dès le début du conte, deux attitudes différentes et opposées face au conflit potentiel avec le loup. Une attitude manifeste un aveuglement et un déni quant à l’existence du loup et l’autre attitude démontre une prise de conscience du problème et un engagement à en tenir compte dans ses choix et ses actions.
Après avoir visité presque tout le pays, l’aîné suggère de construire une maison. Les deux plus jeunes cochons désirent s’installer dans une jolie clairière alors que l’aîné proteste sachant que le loup est trop près. Ici aussi, on voit la différence dans les attitudes face à l’énergie négative du loup. Les uns ignorent le danger alors que l’aîné en est très conscient. Les deux petits cochons plus jeunes se moquent de l’aîné et l’insultent « Tu n’es qu’un poltron! ». Il est finalement décidé que chacun construirait sa maison à l’endroit qui lui plairait. Et comme les deux petits cochons plus jeunes ont déjà dépensé tous leurs sous, ils ne peuvent acheter des matériaux solides, comme des briques et du ciment, pour construire leur abri. De plus, ils trouvent que c’est trop fatigant de construire une maison de brique. Les différences entre les petits cochons s’accentuent : elles impliquent une attitude différente face au travail et face aux dépenses. Quand l’aîné voit le choix de matériaux de ses frères, de la paille et des branches, il les avise que leurs maisons ne seront pas assez solides pour résister au loup. Ces derniers s’écrient « Nous, on n’a pas peur du loup! ». Ici encore, l’attitude d’aveuglement et de déni du problème est démontrée. En voyant leur frère aîné travailler d’arrache-pied pour construire une maison solide, ils le traitent d’idiot et ils vont s’amuser en se promenant.
Mais, en réalité, le loup les guette. Il attend son heure. Quand l’aîné termine son travail, il s’enferme à clé dans sa nouvelle maison, après avoir travaillé dur. Ici, on voit la différence d’attitude face au travail et face à la recherche du plaisir.
Quand les trois petits cochons se retrouvent le lendemain matin, pour le petit déjeuner, l’aîné parle du fait qu’il a entendu le loup durant la nuit ; ce que les autres cochons nient en disant « Il n’y a pas de loup ici! ». Ils traitent leur frère de rabat-joie alors que l’aîné les traite d’inconscients. On perçoit ici le conflit entre être conscient de l’énergie négative du loup et en être inconscient.
La réalité finit par s’imposer : le loup vient menacer les petits cochons un à un. Les deux petits cochons inconscients ne pourront pas résister au loup et finiront par se réfugier dans la maison solide de l’aîné. La porte est alors fermée à double tour et toutes les ouvertures de la maison sont bloquées, à l’exception de la cheminée. Le loup tentera de s’y introduire pour finalement tomber dans une marmite d’eau chaude qui le brûle; ce qui l’amène à s’enfuir. Ainsi se termine l’histoire où les petits cochons plus jeunes reconnaissent leur erreur et s’engagent à écouter l’aîné désormais.
Il y a donc différents enseignements à tirer du conte « Les trois petits cochons » :
Par Jocelyne Petit, Docteure en Sciences de l’Éducation
Référence
Van Gool, Les trois petits cochons, Éditions Céthial, 1998