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Grand-parent branché : 5 choses à éviter en ligne
Tu me diras : tu devrais, toi, arrêter d’utiliser l’adjectif « branché » pour parler de tout ce qui est connecté, et tu as bien raison. Permets-moi donc de te faire moi aussi quelques remarques sur ton comportement en ligne. On s’entend : c’est arrivé à tout le monde qui se familiarisait avec l’internet et les réseaux sociaux de faire des erreurs. Et on en rit encore. Mais au cas où tu voudrais recevoir les compliments et les regards médusés de tes petits-enfants… on est là 😉
- Savoir différencier le mur du profil Facebook d’un message personnel.
Maman, prière de ne pas me dire que les résultats de la colonoscopie de Papa sont rassurants sur mon mur Facebook. Parce que tout le monde le voit. Et par tout le monde, je veux dire Marjolaine, la secrétaire à ma première job d’été que je n’ai pas vu depuis quatorze ans. Ce tout le monde là. Je le sais, Maman, que ces gens-là sont pas mes vrais amis. Mais embarquons pas sur ce sujet-là aujourd’hui. On y reviendra.
- No offense, mais si ça s’est rendu jusqu’à toi, je l’ai déjà vu
« Paraît que le nouveau resto de (insérer un nom de chef qui a passé à Tout le monde en parle la semaine dernière) est super, tu devrais y aller! » Je le sais, Papa. J’y suis allée y’a deux ans. Avec toi, en plus.
- ARRÊTE DE CRIER!!!!!
Les majuscules, dans le monde de l’internet, ça veut dire que tu me cries après. Tu as le droit de me crier après, après tout, tu m’as mis au monde et tu as payé mon papier de toilette pendant les vingt premières années de ma vie. Mais pas de PEUX-TU APPORTER LE DESSERT CHEZ MAMIE MARDI!!!!!
- Bonne fête à la bonne place
Si tu écris quelque chose sur ton mur, ça va rester sur ton mur. Comme écrire Bonne fête Jocelyne sur ton mur, ben Jocelyne le verra peut-être pas. À moins que tu la taggues (pis j’embarque même pas là-dedans avec toi dans le cadre de cette première partie). Mais si c’est sa fête… pourquoi ne pas lui souhaiter… sur SON mur.
- Les trois petits points…
Un point, c’est un point, ça va à la fin d’une phrase, tout le monde s’entend là-dessus. Mais les points de suspension? Selon la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française (tu pourras pas dire que je sors pas les gros canons), ça exprime l’inachevé, le non-dit ou une idée incomplète. Or, il me semble que : « On a acheté nos billets pour aller dans le Sud » est une idée complète. Et, en passant, des virgules de suspension, ça n’existe pas.
Bon. On a commencé rough, je le conçois. Je pense pas que ça va s’assouplir, mais ça va aller de mieux en mieux si tu continues de me lire. C’est comme aller chez le dentiste : on est gênés de lui dire qu’on passe pas la soie dentaire souvent (ceux qui la passent souvent, vous me complexerez jusque dans la mort), mais après une couple de rendez-vous (pour les gens normaux, moi, j’ai rien appris), ça va mieux, non ?
Je t’aime. Même si tu savais pas différencier Facebook d’Instagram y’a un an.
xx