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La mobidépendance vient des mots mobile et dépendance. L’Office québécois de la langue française définit la mobidépendance comme étant un « état de manque provoqué chez une personne par l’absence de son téléphone mobile». Cet état de manque s’exprime par de l’angoisse, de l’anxiété ou de la tristesse. Il serait facile de dire qu’une grande majorité de la population est mobidépendante, mais il est important de comprendre ce qu’est réellement une dépendance avant de la juger.
La journaliste de Radio-Canada Angie Bonenfant nous propose un petit résumé de ce que peut être la mobidépendance au quotidien; tout d’abord, la personne dépendante a essayé de diminuer son temps passé devant l’écran, sans succès. L’utilisation du téléphone mobile est un passe-temps important dans sa journée. Ensuite, la personne dépendante cache ses activités sur son téléphone et ment sur son utilisation aux personnes de son entourage. La personne dépendante passera plus de temps sur son téléphone qu’avec de réelles personnes. Les activités sociales diminuent, au détriment du contact social. Quand la personne dépendante n’a pas son téléphone avec elle, elle devient anxieuse ou irritable. Aussi, la personne dépendante peut avoir des troubles du sommeil parce qu’elle n’éteint pas son téléphone et répond aux messages en plein milieu de la nuit. Finalement, cette personne peut éprouver des douleurs physiques suite à l’utilisation excessive de son téléphone, comme des douleurs au cou ou aux mains.
Il est important de comprendre qu’un téléphone cellulaire est un outil essentiel pour plusieurs personnes dans leur milieu de travail. Les téléphones intelligents sont aujourd’hui de petits ordinateurs portables: ils servent donc de téléphone, d’agenda, de journal, de cahier de notes, etc. Ils sont aussi très rassurants pour les parents dont les ados sont souvent hors de la maison, et même pour tout adulte qui se promène quelque peu. Il faut donc observer l’usage qu’on fait du téléphone. Si c’est pour le travail, ce n’est pas nécessairement une dépendance. Toutefois, il y a un risque d’être ‘’workaholic’’ (accro au travail), puisque le téléphone intelligent vous suit partout. Dans les deux cas, ce n’est pas une situation nécessairement saine. Toutefois, si c’est pour maintenir un contact rapide avec votre entourage et que votre téléphone ne remplace pas vos relations sociales, l’utilisation que vous en faites peut être adéquate.
Le meilleur moyen de savoir si vous êtes dépendant est le sevrage, c’est-à-dire votre capacité à diminuer le temps passé devant votre téléphone sans en ressentir trop d’impacts négatifs. Si c’est extrêmement difficile pour vous, parce que vous vous sentez anxieux, irritable, fâché ou triste, questionnez-vous sur vos habitudes de vie face à cette technologie.
En tant que parent ou grand-parent, il nous est tous déjà arrivé de prêter notre téléphone intelligent à un enfant afin qu’il s’amuse sur une application, que ce soit pour passer le temps ou le garder tranquille. Toutefois, les relations sociales sont une mine d’apprentissage pour les enfants et les adolescents, et le fait de se planquer derrière son téléphone pour ‘’être en relation’’ devient néfaste à un point tel que certains ados en deviennent déprimés. Rien ne vaut le contact humain d’une soirée autour d’un chocolat chaud ou d’un sac de bonbons partagé entre amis. Vous avez un rendez-vous médical prévu aujourd’hui et vous avez votre petit-fils avec vous ? Pensez à apporter un livre pour lire avec l’enfant, et interagissez avec lui au fil de la lecture. Ça travaillera le lien d’attachement, ses apprentissages et le développement du langage. Donnez aussi le bon exemple, en variant vos loisirs et vos passe-temps à vous. Le but n’est pas de se déconnecter complètement de son téléphone, mais d’apprendre à avoir de «vraies» relations sociales, pour vivre simplement sans avoir à répondre rapidement à de fausses urgences.
Rédaction :
Fannie Robert, psychoéducatrice
Mise à jour : 19 décembre 2018