ARTICLE

L’utilisation des technologies selon l’âge de notre enfant

Les premières générations de parents qui doivent encadrer et gérer l’utilisation des technologies chez leurs enfants sont en train de se former. Il peut parfois être difficile de mettre un cadre autour de ce monde, puisque vous ne pouvez pas vous fier à l’éducation que vous avez reçue à ce propos. C’est parfois des essais-erreurs, et vous regrettez peut-être d’avoir donné des permissions qui, aujourd’hui, ont des conséquences néfastes sur le mode de vie de l’enfant.

L’utilisation de la tablette

Beaucoup de parents voient des avantages à l’utilisation d’une tablette chez leurs enfants et ce, même à un très bas âge. En effet, plusieurs applications facilement accessibles permettent à vos enfants de jouer tout en développant leur langage, leur motricité fine et même leurs apprentissages scolaires. Pratique avec son format passe-partout, la tablette peut s’apporter partout : dans la voiture, en attendant un rendez-vous, en voyage, etc.

D’un autre côté, la tablette, comme tout autre jeu électronique, ne permet pas, ou très peu, à l’enfant de développer son imagination et sa créativité, comme un jeu libre le ferait. Aussi, les applications et les jeux sur les tablettes n’ont parfois pas de fin ou presque…l’enfant peut y jouer pendant des heures sans voir le temps passer. Aussi, le temps passé devant un écran ne doit pas excéder une ou deux heures par jour, dépendamment de l’âge de l’enfant. Ceci inclut donc la télévision, les jeux vidéo, l’ordinateur et même le cellulaire.

L’encadrement reste la clé pour superviser l’utilisation de la tablette chez les enfants. D’abord, selon l’âge de l’enfant, le choix de la tablette, le cas échéant, doit se faire en étant adapté à ses besoins. Un enfant de 5 ans a-t-il réellement besoin d’un iPad ? Des tablettes conçues pour les enfants existent, et répondent généralement mieux au budget familial qu’une tablette traditionnelle. Limitez-en le temps d’utilisation, comme vous le faites pour la télévision et les jeux vidéo. À partir d’un certain âge (7-8 ans), vous pouvez lui laisser choisir l’écran sur lequel il veut jouer, tout en respectant un temps limité. Il apprendra ainsi à gérer ses envies et ses goûts.

L’ouverture d’un compte Facebook (ou tout autre réseau social)

L’ouverture d’un compte Facebook comporte plusieurs responsabilités : gérer les partages de ses amis, gérer nos propres partages et statuts, gérer les commentaires et les ‘’j’aime’’, etc. Ça peut sembler anodin, mais pour des enfants qui n’ont pas encore développé toutes leurs habiletés sociales, il peut être facile de s’embourber dans des conflits et des malentendus via les réseaux sociaux. Il est d’ailleurs très fréquent que les enfants soient victimes, témoins ou acteurs dans des situations d’intimidation via le net. Il est plus facile de dire ce que l’on pense derrière un écran que directement au visage de la personne. Les enfants étant connus comme impulsifs et se retrouvant souvent dans des conflits à l’école risquent fortement de se retrouver dans la même situation sur Facebook. L’information circule tellement rapidement et un commentaire ou une photo peut difficilement disparaître du web, et peut rapidement s’étendre dans la communauté. De plus, il peut être valorisant pour un enfant, ou un ado, d’avoir le plus d’amis virtuels possible. Généralement, ils vont accepter les demandes d’amitié de pairs à qui ils n’ont jamais parlé dans la réalité. Un commentaire mal placé peut facilement être vu par une centaine de personnes en quelques minutes, sans compter les partages et les captures d’écran qui vont circuler par la suite, même si la publication a été effacée.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que les réseaux sociaux ne sont plus seulement faits pour garder contact, c’est aussi une façon de distribuer de l’information personnelle à la vue de tous. Avant l’entrée au secondaire, l’utilisation d’un compte Facebook ne devrait pas faire partie de la vie d’un enfant, à moins qu’elle soit encadrée strictement par les parents et n’ait un but louable (comme entretenir des relations avec de la famille éloignée). Un enfant ne devrait pas ressentir le besoin d’avoir un compte sur les réseaux sociaux. Il voit ses amis toute la journée, et s’il désire les voir les soirs et les fins de semaine, les contacts réels devraient être privilégiés.

Il n’en reste pas moins que rendus au secondaire, il peut être plus difficile de garder contact avec des amis, parce que l’étude, les devoirs, les activités parascolaires et le travail sont plus prenants. L’amitié devient d’une importance capitale aux yeux des ados. Leur cercle d’amis devient pratiquement comme une deuxième famille, et cela fait partie du processus normal de l’adolescence de s’entourer des gens qui ne font pas partie de la famille. Vous pouvez encadrer l’utilisation des réseaux sociaux, tout en laissant une marge de manœuvre à votre ado.

L’arrivée du cellulaire

Encore ici, un enfant ne devrait pas avoir besoin d’un téléphone portable avant l’entrée au secondaire. Si tel est le cas, il ne devrait servir strictement qu’à sa fonction initiale, soit faire des appels. À l’adolescence, les besoins d’indépendance et d’autonomie font en sorte que votre ado passe plus de temps avec ses amis, en récupération ou à la pratique de hockey. Il peut parfois se faire inviter à souper chez des parents d’amis, et les plans changent à la dernière minute. L’obtention d’un cellulaire est alors justifiée par le besoin du parent de pouvoir rejoindre son jeune partout, et par le besoin du jeune de sentir qu’il peut facilement rejoindre des adultes significatifs en cas d’urgence. Bien sûr, l’utilisation du cellulaire risque fortement de s’étendre au besoin social d’entretenir des liens avec des amis hors des heures de classe, sans pour autant sortir de chez soi. Le paiement de l’appareil ainsi que du forfait mensuel devrait impliquer l’adolescent en question dès qu’il peut contribuer minimalement. Cela lui permet de développer son sens des responsabilités. Une discussion devrait avoir lieu quant à l’utilisation des photos prises par cellulaire et des risques qui y sont associés (ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux). Une mise en garde devrait aussi être faite au sujet des personnes qui se retrouvent dans les contacts et à qui votre ado donne son numéro de téléphone.

© Vie de Grands-Parents 2024