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ADN, génétique et longévité humaine
Nous entendons souvent parler de génétique et de son importance pour la santé, mais savez-vous de quoi il est question au juste ? Qu’est-ce que la génétique ? Qu’est-ce que l’ADN, les gènes et les chromosomes ? Dans une série de deux textes, tirés du livre « Vivre jeune DEUX fois plus longtemps », nous tenterons de l’expliquer simplement tout en discutant de son importance pour la longévité humaine.
La génétique, ce n’est pas l’ultime vérité !
Pour la majorité des gens, l’ADN représente l’ultime vérité : ce qui dicte nos chances d’être en santé ou nos risques de maladies. La vérité est tout autre ; nos habitudes de vie influencent la lecture de notre ADN.
L’ADN, ou l’acide désoxyribonucléique est une séquence de molécules servant à encoder l’information du vivant. L’ADN est composé de lettres, lesquelles peuvent former des mots appelés codons, des phrases nommées gènes, qui font partie de différents chapitres (ex. : gènes relatifs à la peau et aux cheveux), de différents livres et de différentes sections de la bibliothèque (les chromosomes). La génétique – la science des gènes – étudie ce qui est encodé par l’ADN des espèces vivantes. Les généticiens sont des bibliothécaires du vivant.
Une bibliothèque complète est appelée le génome d’une espèce ou d’un individu. Bien sûr, la génétique fait partie des facteurs internes du vieillissement, mais elle est fortement influencée par les facteurs externes. Il est vrai que certains gènes sont responsables de maladies graves, ou encore, qu’ils vont tellement augmenter le risque de certaines maladies qu’ils vont réduire nos chances de vivre plus longtemps. Certains gènes sont donc des indicateurs directs de notre longévité. On a qu’à penser à l’APOE4 ou aux mutations aux gènes BRCA1 ou 2. L’APOE4 est relié à un risque accru de maladies cardiovasculaires et d’Alzheimer. Avoir une seule copie d’APOE4 d’un de nos parents multiplie le risque de maladie d’Alzheimer par trois. Posséder les deux copies, une de chaque parent, multiplie le risque par 12. Pour les gènes BRCA1 et 2, certaines mutations augmentent considérablement le risque de certains cancers, dont le cancer du sein. Heureusement, les gènes qui augmentent beaucoup les risques de maladies sont faiblement représentés dans la population ; peu de gens en sont porteurs.
Le contrôle est entre vos mains !
De façon générale, notre génétique serait responsable de seulement 15 à 25 % de notre longévité. Bonne nouvelle ! Cela signifie que les autres 75 à 85 % peuvent être sous notre contrôle, si nous le voulons bien.
Nous savons maintenant que non seulement les mêmes gènes ne fonctionnent pas tous de la même façon selon les individus, mais que la structure même de notre génome est modifiée, soit de façon transitoire ou de façon permanente, sous l’effet de l’environnement et de nos habitudes de vie. Ces modifications font en sorte de permettre ou non une « lecture » plus ou moins fréquente de certaines parties du génome. Elles sont ainsi responsables du degré de protection de notre génétique, nous protégeant ou nous rendant plus fragiles tout au cours de notre vie. Ces modifications de l’ADN, en réponse à notre environnement, se nomment l’épigénétique.
La génétique correspond à l’étude des gènes et à l’information qu’ils contiennent, tandis que l’épigénétique est l’étude de l’information complémentaire qui définit comment ces gènes seront utilisés par une cellule selon nos habitudes de vie et notre environnement. Certains traits épigénétiques sont aussi hérités de nos parents. L’épigénétique change au cours de la vie en fonction du vieillissement et des habitudes de vie. Le génome dans sa forme réelle d’édition propre à chaque individu se nomme ainsi : l’épigénome.
La suite des explications bientôt dans le 2e texte : La génétique : l’important ce n’est pas ce qui est écrit, mais ce qui est lu!