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Et vous, avez-vous arboré vos beaux atours ?

Quand j’étais petite fille, le plus excitant dans la fête de Pâques n’était pas nécessairement le chocolat. Ce qui nous ravissait le plus, c’était d’étrenner — oui, oui, ça veut dire porter un vêtement neuf. C’étaient un manteau de printemps, la plupart du temps de couleur pastel, une robe, claire et légère, des chaussures, à la semelle intacte, ou un chapeau de paille, bien représentatif de l’arrivée de la chaleur !

Pour entrer à l’église afin d’assister aux célébrations de Pâques, les filles et les femmes devaient se couvrir les cheveux… Quelle discrimination et quelle bêtise ! Mais c’était l’époque, alors que les religieux exerçaient encore beaucoup de pouvoir sur nos vies.

Ma mère avait ses propres règles, assez strictes, pour faire en sorte que nous gardions une allure « distinguée ». Le ruban du chapeau ne devait pas être trop long, les robes étaient sans froufrou et la crinoline, très à la mode en ces temps-là, très minimale.

L’année de mes 10 ou 11 ans, j’ai eu la permission de porter des chaussures avec un talon haut. Entendons-nous ! Un mini talon de quelques centimètres, mais qui faisait en sorte que je me sentais grande… et belle. J’en adorais le son quand je marchais dans la rue ; j’ai toujours aimé ce bruit de craquement des pas sur les petits cailloux. Çà faisait tellement « Madame ».

Aujourd’hui, on dirait que la température est encore trop froide à Pâques pour s’habiller légèrement.

Et le chocolat ? Oh oui, on en avait chacun un, la plupart du temps un œuf de Laura Secord. Mais ce n’était pas, du moins dans mon souvenir d’enfant, le point culminant de la journée. Maintenant, nos tout-petits en reçoivent beaucoup et c’est d’ailleurs la seule chose qui différencie cette journée des autres. Et, avec les restrictions actuelles, on ne peut même pas se réunir autour d’un bon repas. Ça reviendra éventuellement.

Réjouissons-nous quand même, car cette partie de l’année signifie le retour des beaux jours. Bientôt, nous pourrons sortir sans nous emmitoufler, nous faire dorer un peu le visage au soleil et admirer les tulipes, mes fleurs préférées, un véritable symbole d’espoir.

Vive le printemps !

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