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Saviez-vous que la solitude est mortelle?

Dans la culture nord-américaine, l’indépendance est glorifiée et est perçue comme un symbole de force. En effet, en tant que société, nous valorisons les réalisations individuelles et l’autonomie.  Cependant, je me demande parfois si notre attitude de “Je fonce seul” nous traîne vers le bas et nous conduit sur un chemin sombre et isolé.

La solitude est mortelle

  • 30% des américains, à un certain moment de leur vie, se sentent isolés.  Depuis les années 80, le nombre d’américains solitaires a doublé.

  • Dans un récent sondage, 16% des Canadiens ont indiqué qu’ils manquaient de compagnie.

  • 15% n’avaient personne à qui parler et 15% étaient mécontents de faire des activités seuls.

Selon la science, la solitude raccourcit notre espérance de vie et ce, deux fois plus que l’obésité.  Oui, vous avez bien lu, vous n’avez pas la berlue !

Dr. John Cacioppo, une des autorités mondiales principales du domaine de la recherche sur la solitude, maintient que le nombre élevé de personnes dans votre vie ne vous empêche pas de vivre la solitude. En effet selon lui, c’est plutôt le sentiment d’être seul qui place le cerveau et le corps à risque.

Cacioppo mentionne que le tout équivaut à se sentir seul en ayant faim et que nous compromettons notre survie ainsi que notre bien-être quand on se sent ignoré.

En tant qu’humains, nous sommes biologiquement constitués pour agir en réponse à notre environnement. Par exemple, lorsque nous avons un faible taux de glycémie, nous avons faim de nourriture.  Le signal de nos estomacs vides nous avertit qu’il faut manger et est essentiel à notre survie.

Au même titre, quand nous nous sentons seuls, nous désirons connecter avec les gens, pour combler ce sentiment de solitude.  Tout comme nous avons faim et que nous mangeons quand notre ventre crie famine.

Un cerveau solitaire

La solitude déclenche chez l’humain l’hyper-vigilance. En effet, le cerveau se met en recherche de menaces sociales ce qui, par conséquent, nous met sur la défensive et nous devenons plus réactifs aux événements négatifs. Donc, nous percevons les tracas quotidiens comme étant plus stressants.  

Un cerveau solitaire a souvent tendance à se réveiller la nuit et les expériences de sommeil fragmenté n’aident évidemment pas à se remettre d’événements stressants dans la journée. Aussi, les gens ayant un cerveau solitaire sont soumis à une augmentation des symptômes dépressifs et ont des difficultés d’autorégulation, ce qui les rend souvent irritables et impulsifs.  

Un cerveau solitaire est à risque de déclin cognitif et physique

Durant trois ans, une étude longitudinale néerlandaise a suivi plus de 2000 participants âgés de 65 à 86 ans. Même si aucun des participants n’avait de signes de démence au début de l’étude, les résultats ont révélé que ceux qui ont déclaré qu’ils se sentent seuls avaient une augmentation de 64% du risque de développer la démence.

Les gens éprouvent également une augmentation de la solitude quand ils se retirent du travail. C’est pourquoi il est recommandé de planifier votre retraite afin de demeurer motivé et aussi que vous conservez une vie sociale en dehors de votre lieu de travail.

Un corps solitaire

Comme vous vous en doutez bien, la solitude affecte aussi le corps.  Les recherches du psychologue Dr Stephen Suomi indiquent que la solitude fausse l’expression de certains gènes. Une expérience a été effectuée sur des primates en séparant le nouveau-né de leur mère au cours de leurs 4 premiers mois de vie et le tout a entraîné le développement altéré de gènes liés à l’immunité, qui aident le corps à combattre les virus.

La recherche du psychologue social Dr Lisa Jaremka indique que les personnes seules ont des niveaux plus élevés de virus activés dans leur système et courent un plus grand risque de souffrir d’une inflammation chronique qui a été liée au diabète de type 2, d’arthrite, de maladies cardiaques et même courent un plus grand risque de suicide.

Bien que l’obésité augmente les chances d’une mort prématurée de 20%, la solitude en augmente les chances de 45%.  Que devons-nous faire avec un état émotionnel si puissant qu’il peut altérer notre cerveau, compromettre notre physiologie et écourter notre longévité ?

L’antidote à la solitude

  1. Rechercher une connexion: nous avons tous besoin d’une tribu!
  2. Arrêtez de nier et acceptez le fait que vous vous sentez seuls, que vous avez envie de connecter avec des gens
  3. Reconnaissez les conséquences d’une solitude prolongée. Si vous ignorez que vous avez faim, vous finirez par mourir de faim. La même chose est vraie au sujet de notre besoin d’appartenance alors, si vous vous sentez seul, osez vous joindre aux autres.
  4. Reconnaître que les relations de qualité sont les plus efficaces pour alimenter ce vide.

Comme humains, nous sommes physiologiquement et psychologiquement amorcés pour la connexion. Donc, la prochaine fois que vous vous sentez seul, reconnaissez le tout comme un signal que vous avez besoin de connecter et de rechercher la compagnie.

Votre corps et votre cerveau en seront reconnaissants et vous pourrez même augmenter votre longévité!

À votre succès!

Dr Gill

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